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La cérémonie d’ouverture du 22e Festival international du film d’Alger a été rehaussé par un événement chargé d’histoire et d’émotion : la projection en ciné-concert du film Les plongeurs du désert, réalisé en 1952 par Tahar Hannache. Œuvre rare, témoin précieux d’une époque et d’un regard algérien sur l’aventure humaine et saharienne, le film renaît aujourd’hui dans toute sa splendeur grâce à un minutieux travail de restauration effectué par Nabil Djedouani. Le TNA et son public ont eu ce privilège de découvrir ce film exceptionnelle véritable document cinématographique accompagné en directe par la musique original du film interprétée par un orchestre philarmonique.  

 

À l’écran, les images restaurées redonnent aux lieux, aux visages et aux gestes des plongeurs du désert la force et la poésie originelles. Mais c’est dans la salle que la magie opère pleinement. Car ce film n’est pas seulement projeté : il est joué, respiré, revécu. Un orchestre, installé au pied de la scène, accompagne en direct la projection en interprétant la partition originale du compositeur Mohamed Iguerbouchen, figure emblématique de la musique algérienne du XXe siècle. Ce film est une véritable pépite de l’histoire du cinéma algérien puisque il s’agit du premier film fait entièrement par des algériens. 

 

Sous la baguette inspirée du maestro Khalil Baba Ahmed, la musique retrouve sa chair. Le public assiste à un dialogue rare entre l’image et le son, où chaque crescendo épouse le souffle du vent sur le sable, où chaque motif musical réveille l’intensité dramatique des scènes. La direction subtile et énergique de Khalil Baba Ahmed révèle toute la modernité et la richesse mélodique de la composition d’Iguerbouchen, prouvant que cette bande-son n’a rien perdu de sa puissance émotionnelle. A la fin de ce ciné-concert exceptionnel le maestro Khalil Baba Ahmed a annoncé avoir publié la partition de Iguerbouchen dans de beaux livres pour préserver ce document musical et cinématographique. Il a offert à cette occasion des exemplaires à la ministre de la culture sous les applaudissement du public.   

 

Cette ouverture du festival n’est pas seulement un hommage au patrimoine cinématographique national ; c’est une célébration de la mémoire artistique algérienne, de sa capacité à se régénérer, à briller de nouveau entre les mains de ceux qui la portent avec passion. Les plongeurs du désert se transforme ainsi en passerelle entre générations : celles qui ont connu le film à sa sortie et celles qui le découvrent avec émerveillement aujourd’hui.

 

En redonnant vie à cette œuvre de 1952, le Festival international du film d’Alger affirme son engagement à préserver et valoriser les trésors de notre patrimoine filmique, tout en proposant au public une expérience sensorielle unique. Un moment suspendu, vibrant, où le désert s’anime, où les cordes frémissent, et où le cinéma retrouve son rôle : celui d’émouvoir, de transmettre et de nous réunir dans une même salle, le temps d’un souffle.