« Where there is love there is no darkness », dernier film français du cinéaste américain Stevan Lee Mraovitch, a été projeté mardi à la salle Ibn Zeydoun, à Alger, dans le cadre de la compétition « Long métrage de fiction » du 12e festival international du film d’Alger. Accueilli par de longs applaudissements, ce film d’une sobriété maîtrisée et porté par un profond message humain a su toucher un public cinéphile durant 80 minutes.
L’œuvre suit le quotidien de Saidou, ancien pêcheur sénégalais ayant rejoint clandestinement la France pour subvenir aux besoins de sa famille restée au pays. Devenu livreur à Paris, il navigue entre précarité financière, solitude loin de son épouse enceinte et quête de dignité. Animé par une foi inébranlable, il affronte les épreuves de l’exil en gardant l’espoir d’un avenir meilleur.
Le film aborde frontalement l’exploitation des travailleurs sans papiers dans les pays occidentaux. Saidou et trois de ses amis Sénégalais se retrouvent victimes d’un industriel asiatique qui profite de leur vulnérabilité en leur louant un compte bancaire pour détourner leurs revenus. Cette intrigue se mêle à des séquences plus intimistes : messages vocaux échangés avec sa femme au Sénégal, rêves et détresses partagés entre amis, ou encore sa rencontre très amicale avec Albert, un vieil homme marqué par la perte de sa femme et qui vit dans une solitude extrême. Le réalisateur a privilégié des images fortes et éloquentes à de longs dialogues, ces derniers étant livrés en peul, langue locale du Sénégal, ce qui confère au film une authenticité rare. La bande sonore, choisie avec soin, accompagne délicatement les émotions et renforce la dimension sensible du récit.
Au-delà de la dureté qu’il dépeint, « Where there is love there is no darkness », raconte un récit de solidarité et de chaleur humaine. Il rappelle qu’au cœur de l’adversité, la compassion demeure un acte de résistance.



