Film d’ouverture, Les Plongeurs du désert )1952) de Tahar Hannache est la plus ancienne fiction conservée du cinéma algérien, œuvre fondatrice tournée à Tolga sans dialogues et entièrement réalisée par des Algériens. Le récit suit Cheikh Ali et son fils Mansour, plongeurs chargés de dégager un puits afin de sauver une oasis menacée de sécheresse, avant que les machines modernes ne remplacent leur métier. Par sa simplicité et sa portée symbolique, le film exalte solidarité, mémoire ancestrale et résistance culturelle. Rejeté par l’administration coloniale pour son indépendance artistique totale, il annonce déjà l’élan qui mènera à la Révolution de 1954.
Tahar Hannache, l’un des pionniers oubliés du cinéma algérien, découvre très jeune le septième art avant de se former en France, où il exerce de nombreux métiers et participe à une soixantaine de films auprès de grands réalisateurs. En 1938, il fonde Taha Films, puis revient en Algérie pour filmer les premières vues aériennes de Constantine. En 1952, il réalise Les Plongeurs du désert, première fiction algérienne conservée, censurée à l’époque. Redécouvert grâce au travail de sa fille, il demeure une figure fondatrice du cinéma national.


